ART KILL MONOQUINI
ARTKILLART X [5]
BORDEAUX
Sound & The City
— interférences
— une exploration sonore de la ville invisible
Expositions / concerts / performances / rencontres / films
Bordeaux, 16 mai — 2 juillet 2017
La technologie sans fil (GSM, UMTS, 3G+… Wifi : LAN, WLAN… Transmissions radio, FM, TV, radar…) a révolutionné les modes de communication mais interfère sur le paysage électromagnétique à une échelle sans précédent. Si cette technologie nous permet de nous connecter au monde, nous ne lui accordons guère d’attention en soi. En l’absence d’une connaissance des effets à long terme, nous participons à notre insu à une expérience continue. Ce phénomène récent et soudain a vu nos espaces de vie pénétrés de toutes parts par des ondes censées améliorer notre existence et offrir davantage de confort et de mobilité. Nous, citadins, nous mouvons et séjournons littéralement parmi les ondes, et même en milieu rural, il devient difficile d’y échapper. SOUND & THE CITY — INTERFÉRENCES convie des artistes dont le travail repose sur la captation, la restitution, la manipulation, la visualisation de ces phénomènes électromagnétiques qui nous environnent et nous traversent littéralement. Du 16 mai au 2 juillet, en divers lieux de Bordeaux, performances, expositions, projections, tenteront de rendre compte de ces phénomènes invisibles et inaudibles.
EXPOSITIONS
Erin Sexton
— Hyperdimensional variations II
Galerie Rezdechaussée
66 rue Notre Dame — 33000 Bordeaux
Inauguration le mardi 23 mai à 19h
Du mercredi 23 au samedi 27 mai
De 14h à 20h
Dans une zone incertaine entre physique théorique et expérience esthétique, l’installation Hyperdimensional Variations II trace des connexions ludiques entre des modèles mathématiques et des objets du quotidien. Des antennes parsèment l’espace d’exposition, mettant les ondes radio environnantes en contact avec des structures géométriques en corde et des formes fantômatiques en bâche plastique. Le visiteur est invité à explorer un « 4-simplexe » – un tétraèdre en 4 dimensions – constitué d’objets énigmatiques, de son et d’ondes électromagnétiques.
— Erin Sexton
Erin Sexton (née en 1982) est une artiste canadienne qui réalise des installations et performances à la fois minimales et ludiques, explorant l’expérience de la matière et l’espace-temps, à partir des phénomènes électromagnétiques, de la matérialité des sites, du son et de divers processus physiques. Au travers de ses recherches artistiques, elle tente également d’entrer en communication avec les non-humains et de comprendre leurs expériences. Erin détient une licence de radio-diffusion amateur (VE2SXN) et poursuit actuellement des études au KhiB à Bergen, en Norvège, tout en diffusant son travail à l international.
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http://erinsexton.com/
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Manuel Knapp
En résidence de création du 16 au 30 mai
Galerie des Étables
1 rue des Étables — 33800 Bordeaux
Inauguration le jeudi 1er juin à 19h
Exposition du vendredi 2 juin au vendredi 23 juin
De 14h à 20h
(fermé les dimanche et lundi)
— Manuel Knapp
Manuel Knapp est un artiste polyvalent dans le domaine des arts plastiques, du son et de l’image. Détournant des logiciels d’architecture pour réaliser ses films d’animation, il créé des espaces indéterminés et complexes, des trompe-l’oeil à la précision chirurgicale, visions d’un Piranese de l’ère numérique. Ses installations s’appuient sur la projection de ces aberrations spatiales, explosant tous nos repères sensoriels.
Né en 1978, peintre, graphiste et musicien, Manuel Knapp est diplômé de l’école des Beaux-arts et de l’Institut électroacoustique de l’École Supérieure de Musique et des Arts du spectacle de Vienne. Il vit actuellement entre sa ville natale, Vienne, et Tokyo. Son travail est constitué d’environnements sonores et visuels au croisement du cinéma d’animation expérimental et de la peinture abstraite minimale. Influencé par l’esthétique picturale des Constructivistes et les essais cinématographiques de l’avant-garde des années 20 (Hans Richter, Viking Eggeling, Walter Ruttmann), il développe un vocabulaire formel et structurel basé sur le langage graphique et la séquentialité, qu’il renouvelle au travers d’incessantes expérimentations.
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knapp.klingt.org
https://vimeo.com/manuelknapp
En partenariat avec le Forum Culturel Autrichien de Paris
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PERFORMANCES
Mario de Vega
Victor Mazón Gardoqui
Vendredi 19 mai à 19h
Café Pompier
5 €
— Mario de Vega
Le travail de l’artiste mexicain Mario de Vega explore les potentiels de la fragilité, de la vulnérabilité des systèmes, matériels et humains au travers de relations ambigues entre objets, espaces et usagers. Ses interventions, sculptures sonores, documents et projets s’insèrent dans le mince écart entre simulation et réalité. Il produit des situations spécifiques pour des espaces définis tout en assumant le fait de l’impossibilité de contrôle tant dans les actions que dans les résultats que provoquent ses interventions. Laissant ainsi place à l’exploration et à la réflexion dans l’inconnu, l’étrange, l’invisible, l’inaudible et l’imprévisible. Sa pratique musicale inclut un large spectre de dispositifs électroniques fait-main, de systèmes électromécaniques et autres interfaces numériques.
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http://www.folio.xyz/
— Víctor Mazón Gardoqui
Artiste espagnol né en 1982, vivant et travaillant aujourd’hui entre Berlin et Leipzig, Víctor Mazón Gardoqui, au travers d’une approche empirique de la matérialité du son, de la lumière et des nouvelles technologies, questionne les états modifiés de la perception. Depuis 1999, il est investi dans des stratégies expérimentales d’intervention sur des sites spécifiques et dans l’espace public en ayant recours à un équipement électronique détourné et artisanal.
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http://victormazon.com/
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Martin Howse
Terra Muta
Samedi 20 mai à 20h30
Auditorium du Jardin Botanique
Esplanade Linné — 33000 Bordeaux
— Martin Howse
L’artiste britannique Martin Howse étudie au travers de situations expérimentales l’interaction possible entre les phénomènes géophysiques, les logiciels et le psychisme humain. Il s’agit de reconnecter les composants électroniques à leur origine minérale, de générer un langage visuel et sonore par la rencontre littérale entre la terre, les matières organiques et les terminaux informatiques, entre laboratoire et rituel techno-chamanique. Avec Terra Muta, il s’agit littéralement de donner une voix à la terre silencieuse à partir de sa vie enfouie (les vers — Lumbricus terrestris) et aérienne (le corbeau — de la famille des Corvus), de ces créatures impliquées sur le plan mythique et matériel aux cycles de mort, de décomposition et de renaissance.
Cette performance prend place dans une sorte de laboratoire artisanal de chercheur fou où, à partir des courants terrestres et des signaux atmosphériques, une « voix » est extraite en ayant recours à des logiciels customisés, des matériaux électroniques et des interventions physiques.
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http://1010.co.uk
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Art Kill Art
Yann Leguay
Vendredi 26 mai — 20h30
Fabrique Pola
20 rue Armand Caduc — 33800 Bordeaux
— Art Kill Art
Fêtant en 2017 leurs 10 années d’existence, les éditions Art Kill Art ont développé, en réaction à la dématérialisation de la musique, une ligne éditoriale unique et radicale, en invitant artistes, musiciens et ingénieurs à conceptualiser et concevoir des objets explorant les qualités, la complexité et les limites de différents média (tels le DVD, le CD et le vinyle) afin de proposer une expérience singulière à la fois pour l’artiste et l’auditeur. Cette attention pour les processus techniques de fabrication des supports de transmission et de reproduction sonore ne se limite pas à la production de disques et d’objets multimédia, mais se déploie également sous formes d’interventions diverses : conférences, performances, concerts. AKA a fédéré une scène émergente d’artistes dont les explorations musicales et artistiques mélangent archéologie des médias, hacking, retro-ingénierie et expérimentations sonores, explorant sur tous les supports : cassettes audio déchiffrables sur internet, vinyles à sillons corisées aléatoires, disques-instruments et performances en ligne, exploitant les supports à la fois comme espace de mémoire, comme terrain d’expérimentation artistique, et comme processus créatifs et performatifs.
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http://artkillart.org/
— Yann Leguay, Quadcore
Plusieurs disques durs sont ouverts et détournés de leur usage habituel pour constituer un instrument entièrement contrôlable mais au comportement imprévisible. Un mix proto-techno sans concessions dans la matière même du support oscillant entre drones magnétiques, craquements analogiques et rythmique digitale. Yann Leguay est un artiste sonore basé à Bruxelles. Défini comme «media saboteur» par le label Consumer Waste, il cherche à plier la réalité sur elle-même en utilisant des moyens simples sous la forme d’objets, d’éditions, de vidéos ou lors d’installations et de performances. Son mépris flagrant pour les normes admises en musique l’amène à s’approprier des outils industriels dans ses créations sonores. En concert, il utilise une meuleuse pour détruire un microphone amplifié ou encore se sert de disques durs comme tourne-disques. Ses productions résultent de ces déviances : des disques vinyle 45 tours sans trou central, un album composé d’enregistrements de vinyles rayés au scalpel.
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http://www.phonotopy.org
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Yi King Operators
Lieu secret – samedi 24 juin (soirée/nuit)
— renseignements / participation gratuite limitée à 20 personnes sur inscription (info [at] monoquini.net)
— Yi King Operators
Nicolas Montgermont, Jean-François Blanquet, Carl Y et RYBN revisitent les règles du Yi King, art divinatoire ancestral, pour initier une expérience sonore intimiste, conçue comme un voyage introspectif bercé d’ondes vibratoires. Yi King Operators utilise le Yi King comme une partition musicale, pour une interprétation dirigée, à suivre sur les moniteurs vidéo disposés dans l’espace. Un programme spécialement développé pour le projet calcule dynamiquement la partition de chaque session. La partition s’affiche, les interprètes ont une minute pour préparer leur intervention. Le tirage et la partition qui en résulte, permettent une approche originale du travail en groupe, chacun confie son rôle et sa direction de travail à une main non contrôlable issue d’une alchimie ancestrale et du geste du spectateur.
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http://yiking.xyz/
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CLÔTURE
Aki Onda
Space Studies
Galerie des étables
Dimanche 2 juillet, à partir de 16h
Participation libre
— Aki Onda
Né à Nara au Japon en 1967, photographe et artiste sonore, Aki Onda a collaboré avec un grand nombre d’artistes dans le domaine de l’expérimentation et de l’improvisation musicale contemporaine, dont Yamatsuka Eye (Boredoms, Naked City), Michael Snow, Ken Jacobs, Alan Licht, Loren Connors, Oren Ambarchi, Noël Akchoté, Jac Berrocal, Linda Sharrock, Shelley Hirsch, Paul Clipson… Il s’est illustré avec le projet « Cassette Memories », sorte de journal sonore intime de ses voyages et flâneries urbaines, appréhendant le son dans toute sa dimension documentaire, en une musicalisation du réel. Space Studies est un nouveau projet performatif où l’espace est exploré et « joué » avec ses caractéristiques acoustiques et matérielles propres, par l’entremise d’une variétés d’objets de qualités et de textures différentes, durant une durée indéterminée pouvant s’étendre sur plusieurs heures, en fonction de la relation qui s’établit avec l’environnement. Une tentative expérimentale d’occupation d’un espace qu’il s’agit de faire vivre, vibrer, résonner.
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www.akionda.net
electrical walks bordeaux / promenades électromagnétiques
CHRISTINA KUBISCH
Electrical Walks Bordeaux
Promenades électromagnétiques à Bordeaux
Point de départ et de retour des promenades / infos pratiques :
L’Inox, 7 rue des Capérans, 33000 Bordeaux
Du mardi 27 juin au samedi 1er juillet, de 13h à 20h
(dernier départ à 19h)
Participation libre et gratuite.
— Christina Kubisch
Christina Kubisch est une artiste pionnière dans le domaine des arts sonores. Depuis la fin des années 70, elle travaille avec le système de l’induction électromagnétique, dont elle a transformé la technique de base en outil artistique personnel.
Depuis 2003, elle propose une exploration des champs électromagnétiques d’environnements urbains sous la forme de promenades, sous le titre de « Electrical Walks ». Ces « promenades électromagnétiques » proposent une expérience sensorielle inédite qui s’accompagne de la prise de conscience d’un aspect invisible, plus exactement inaudible, de notre environnement quotidien.
Il s’agit d’un parcours effectué dans la ville, où les participants sont dotés d’un casque sans fil qui amplifie et donne à entendre les champs électromagnétiques aériens et souterrains.
La transmission du son se fait grâce à des bobines intégrées qui réagissent aux ondes électromagnétiques présentes tout autour de nous : systèmes d’éclairage, de communication sans fil et de radar, dispositifs antivol des magasins, caméras de surveillance, téléphones portables, ordinateurs, antennes, guichets automatiques des banques, wi-fi, publicités lumineuses au néon, réseaux de transport public…tous produisent des champs électriques imperceptibles mais néanmoins omniprésents, même dans les endroits les plus inattendus.
Les promenades électromagnétiques sont une invitation à un type singulier d’exploration des centres-villes ou de toute autre zone urbaine. Muni d’un casque magnétique et d’un plan élaboré par Christina Kubisch proposant un itinéraire où l’activité électromagnétique offre des variations particulièrement intéressantes, les participants peuvent se mettre en route seuls ou avec un groupe.
— Bordeaux est la 64ème ville de par le monde à accueillir cette proposition artistique en mouvement.
— modalités de participation :
La participation à ces promenades est libre et gratuite. Un casque sans fil est remis aux participants contre une pièce d’identité. La promenade est soit guidée, soit libre avec un parcours sous forme de carte, soit libre avec le parcours que chacun peut se choisir. La durée d’une promenade guidée est d’une heure environ.
— promenades en compagnie de Christina Kubisch :
mardi 27 et mercredi 28 juin à 15h et 17h
— rencontre avec Christina Kubisch lundi 26 juin à 18h
Goethe Institut, 35 cours de Verdun, Bordeaux
En partenariat avec le Goethe Institut de Bordeaux
PROJECTIONS
ONDES ET SILENCE
(The Quiet Zone)
de Karl Lemieux & David Bryant
(Canada, 2015, couleur, 16mm, vostf, 14 min.)
Un documentaire expérimental dédié aux « réfugiés des ondes », ces personnes souffrant d’hypersensibilité électromagnétique et amenées à rechercher des « zones blanches ». Si cet essai évoque un scénario de science-fiction, ces migrants de l’intérieur, installés en Virginie-Occidentale autour de l’observatoire de Green Bank, dans le secteur connu sous le nom de « National Radio Quiet Zone » (zone nationale de silence radio), sont bien réels et témoignent d’un syndrome peu ou pas reconnu.
Par un traitement visuel et sonore singulier, les réalisateurs (connus pour leur collaboration avec le groupe Godpeed You! Black Emperor) tentent de donner forme à un invisible qui nous traverse désormais sans discontinuer.
ZONE BLANCHE
de Gaëlle Cintré
(France, 2015, couleur, 16mm, 22 min.)
Souffrant d’un syndrome aigu d’intolérance aux champs électromagnétiques artificiels (SICEM), causé entre autres par les téléphones portables et la Wi-Fi, quatre femmes se voient contraintes de survivre en marge du monde. En pleine montagne, à la recherche de refuges souterrains, le quotidien de ces électro-hypersensibles oscille entre retour à un mode de vie primitif et science-fiction post-apocalyptique. Ne supportant plus la proximité du courant électrique, de batteries ou même de piles, c’est avec une caméra mécanique qu’il a fallu les approcher… Un film sans électricité.
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L’INOX
7 rue des Capérans, 33000 Bordeaux
Du mardi 27 juin au samedi 1er juillet, de 13h à 20h
Projections toutes les heures.
Entrée libre et gratuite.
&
CE QUE NOUS NE VOYONS PAS
(WAS WIR NICHT SEHEN)
Un documentaire d’Anna Katharina Wohlgenannt
Autriche, 2014, HD, 78 minutes, VOSTF
Son : Christina Kubisch
L’intolérance aux champs électromagnétiques est un phénomène récent et rare, peu étudié et sujet à débat dans le milieu médical. Pourtant les symptômes existent et des scientifiques ont alerté sur le risque cancérigène potentiel des ondes électromagnétiques dans le cadre d’expositions prolongées.
Le documentaire d’Anna Katharina Wohlgenannt part à la rencontre de quelques-uns de ces hommes et ces femmes souffrant d’hypersensibilté électromagnétique, actifs dont la vie s’est effondrée à jamais, contraints de trouver des stratégies pour survivre et pour s’inventer une nouvelle existence.
Dans un monde d’innovation exponentielle, ces personnes sont les indicateurs de la face obscure du développement technologique.
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Cinéma Utopia
Lundi 26 juin à 20h45
Tarifs : 6,50 € / 4,80 €
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Un projet de l’association Monoquini
en partenariat avec Art Kill Art, l’école des beaux arts de Bordeaux, Rezdechaussée, le Café Pompier.
Ce projet bénéficie de l’aide à la création et à l’innovation de la ville de Bordeaux,
avec la participation du Dicréam – aide à la diffusion du CNC
et avec le soutien du Goethe Institut de Bordeaux et du Forum Culturel Autrichien de Paris